La virologie vient de faire la découverte du siècle : les « XXL » montent sur scène pour la première fois. Aussi appelé girus par les chercheurs, il est évidemment caractérisé par une taille supérieure à 0,2 µm. Un détail qui lui a permis sans peine d’être visible au microscope optique. Ainsi, la coculture sur ses hôtes les amibes, dont le cobaye se nomme Acanthamoeba polyphaga, a porté ses fruits. Nous allons donc voir en détails ce virus.
Observation des virus géants
Son observation démontre sa structure spéciale en 2003. Considérée au début comme une bactérie, car il imite un microbe et il devient officiellement un virus nommé Mimivirus. Avec un génome énorme de plus de 300 000 pb, on aurait presque pu dire que c’est une cellule à part entière, ce qui ramène à remettre en question le classement de cette espèce. Cette analyse reste l’une des plus rigoureuse en ce temps puisqu’il ne suffit pas d’en juger en se contentant de sa caractéristique morphologique ni de la nature de son acide nucléique. Plus tard, d’autres ont été découverts dans l’océan et surtout dans le pergélisol sibérien où les virus géants affluent en grand nombre. Il y a notamment parmi eux le Pandoravirus localisé en 2013 dans les eaux de la zone côtière du Chili. Il reste le plus géant de tous et sa longueur peut se mesurer jusqu’à 1 micron. Sur le même tableau figurent le Megavirus, le Molivirus et le Pithovirus. Or, même s’ils semblent être inoffensifs pour l’homme et les animaux, il est difficile de laisser de côté les inquiétudes qui s’installent petit à petit, car maintenant, ils deviennent plus nombreux à se disperser dans la nature.
L’art de créer ses propres gènes
Une forme de vie rare oui, mais qu’est-ce qui fait que c’est si extraordinaire ? Ce que les virologues ont trouvé d’étrange chez ce spécimen, ce sont leurs gènes. Par rapport aux plus petits, leur génome montre les traces de « gènes orphelins ». Autrement dit, on peut croire qu’ils se sont formés tous seuls étant donné que leurs protéines correspondantes n’ont pas d’homologues. Si l’on illustre ce phénomène, le Pandoravirus en fera l’affaire puisqu’il partage seulement 50 % de ses gènes viraux à ses semblables tels que le Pandoravirus salinus localisé dans la côte chilienne, le Pandoravirus dulcis identifié dans un lac près de Melbourne en Australie. Le reste est comme associé à des parties non-codantes d’ADN du génome et donc moins des gènes dupliqués, ce qui est incroyablement fascinant chez les membres d’une même famille. Originaux qu’ils soient, ils ne peuvent être trouvés nulle part ailleurs.
Un mode d’infection différent
En principe, les petits virus infectent leur proie par endocytose, mais contrairement à cela, les grands procèdent par phagocytose. Voici le plus spectaculaire : le Nouméavirus, un mystère jamais voilé dans l’histoire de la virologie. Cette appellation est tirée de son lieu de découverte, c’est-à-dire à Nouméa la principale ville portuaire de la Nouvelle-Calédonie. En réalité, comme ils sont intracellulaires, ils ont deux modes d’infections, soit ils sont cytoplasmiques soit ils sont nucléaires.
Dans le premier cas, la fabrication de l’ADN, la lecture des gènes ainsi que la synthèse des protéines des virions ou communément appelées la transcription s’exécute en dehors du noyau. Par contre, dans le second cas, il pénètre dans le noyau pour effectuer ce travail. Aussi, ce qui est bizarre est que le Nouméavirus est cytoplasmique, mais ne comporte guère d’ARN polymérase. Ce qui est indispensable pour finaliser les étapes de l’infection. En effet, cette variété possède la propriété rarissime d’agir à distance. Par conséquent, après avoir utilisé les enzymes de son hôte, il referme les pores comme s’il usait d’une télécommande et entame ensuite sa multiplication avec ses propres enzymes. Toutefois, il est bon de signaler qu’il n’est pas de taille à se mesurer à la grandeur du Pandoravirus. Aussi, son milieu ambiant a été la mare située près de l’aéroport où on a pu prélever un échantillon.