Les ateliers d’art de la Réunion des Musées Nationaux (RMN) se sont vus décerner récemment le label “Entreprise du patrimoine vivant”. L’occasion de braquer le projecteur sur cet établissement public, placé sous la tutelle du ministère de la Culture, et plus particulièrement sur son atelier de moulage pour tirage résine, plâtre, bronze ou terre cuite. Un lieu où sont conservés pas moins de douze mille moules originaux, dont la vénus de Milo, la Victoire de Samothrace ou encore… la Marianne Brigitte Bardot !
Fournisseurs des boutiques de musées
Depuis 1895, la Réunion des musées nationaux gère ce fonds de 12.000 moulages, véritable répertoire de la sculpture mondiale. Mais c’est un siècle auparavant, en 1794, soit un an après l’ouverture du musée, qu’ont été créés les premiers moulages du Louvre. Ces moulages, réalisés à l’origine uniquement en plâtre, étaient destinés à compléter les collections du musée et à alimenter les écoles de Beaux-Arts françaises.
Aujourd’hui c’est à La Plaine Saint-Denis (93) que sont reproduits les chefs d’œuvres sculptés de nos musées, vendus dans les boutiques des musées nationaux.
L’équipe est composée de mouleurs-statuaires diplômés des métiers d’art. Leur expérience dans le domaine de la prise d’empreintes et du travail de moules à pièces, mais aussi leur connaissance des œuvres originales donnent aux œuvres produites dans cet atelier une valeur toute particulière. Aux côtés des mouleurs, on trouve une équipe dédiée à la réalisation exclusive des patines.
Parlons chiffres
Les oeuvres réalisées dans l’ensemble des ateliers d’art de la Réunion des musées nationaux sont ensuite vendues dans la quarantaine de boutiques que compte la RMN, ce qui fait d’elle le leader national de ce marché.il est vrai peu concurrentiel. Au total, les boutiques de la RMN réalisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 55 millions d’euros et drainent 3,7 millions de clients, soit 15% des visiteurs. L’achat moyen par visiteur s’élève à 15 euros.
Les facturations des boutiques représentent environ 20% du revenu issu de la vente des billets d’entrée. A l’occasion de certaines expositions de prestige, cette proportion peut atteindre 40%. Le concessionnaire reverse habituellement 10 à 15% de son chiffre d’affaires au musée ou à l’organisateur de l’exposition.